contra bords i lladres, reneix la ment! /.../ i sempre al servei de la força comuna, i no caure mai en aquelles febleses que, després de guanyar, ens han fet perdre tantes vegades LA DARRERA BATALLA (Joan Coromines) /.../ cal mai no abandonar ni la tasca ni l'esperança de llibertat i d'independència. /.../
diumenge
Vous vous foutez de moi a la fin, ou quoi…?
Vous vous foutez de moi a la fin, ou quoi…?
—À Pascal Magagal, président de la république monarchiste espagnole de la Catalogne espagnole.
—Mon cher ami Pascal:
—J’ai reçue votre lettre de l’autre jour…
[Ci-jointe:
“Mon cher Xirac (ou Xirach, comme nous les espagnols de la Catalogne espagnole disons encore à la façon ancienne du dix-huitième…)”]
—Xi-quoi…? Ça va pas…? Non, alors, mon cher, mais vous vous foutez de moi, ou quoi?
[Votre lettre continue:
“Tu auras appris, par mon intermédiare de la gauche républicanne monarchiste espagnole, Monsieur Carotte (ou si tu veux: Cagot, quel nom pour rire!) (il a un esprit fourbe et crédule, attention: d’un fanatique et d’un fermé qui fait tomber de fesses, mais il aime a faire de tâches comme ça, inoffensives, en qualité de lêche-cul particulier ou envoyé spécial…); alors, mon cher, tu auras appris que nous te voulons faire un faveur…”]
—Vous un faveur à moi: mais vous charriez, cher ami!
[“…en nous déclarant (notre petite région espagnole) aussi francophones! Pas le grand travail non plus, crois-moi, mon cher: On a été tout ce temps et pour Franco et pour le téléphone… Ha-ha-ha!
“(J’ai l’assistance très fantastique de Monsieu Léo Merde — de l’ÉNA, de l’INED, de la FNAC, etc. — excellent traducteur officiel de la généralité espagnole de la Catalogne espagnole, pour la correcte traduction de cette lettre. Il m’aide a traduir de notre très merveilleuse langue espagnole — la langue de Don Chiotte — n’est ce pas que ce comme ça qu’on dit en la presque autant merveilleuse langue de Cambronne…? — en français.)”]
—Quoi! Presque autant…? Vous et votre fantasque Monsieur Merde! Mais quel défaut de savoir-faire diplomatique!
[“Bon, qu’est que tu m’en dis…? En exchange nous te supplions — les catalans espagnols ont la main rompue — ou la bite tordue, et la loupe ternie, et la langue fourchue, etc… — a supplier les puissants de ce monde! On a supplié au bon géneral Franco, a Suarez, a Gonzalez, a Rodriguez, et même, autant que l’on y est, au roi des gueux, ha-ha…
“Enfin, cela dit, on te le supplie, parce qu’il y a ici quelques (deux ou trois, pas plus) centaines de têtes-à-claques, des gens rétrogrades qui sont très addictes a notre patois (que les autres espagnols plus espagnols, toujours autant sympatiques et pleins de flamenco-isme, disent que quand ils le perçoivent croient d’entendre aboyer des chiens, ha-ha, mais que par pitié on l’appelle (et pour dérision de toutes les communautés internationales) langue catalane, mais aussi (plus au point) (ou encore par pire ridicule) langue valénciane, et langue tortosine, et langue majorquine, et langue manacorine, et langue mariconine, et même langue polonnaise…)”]
—Quoi…? Je suis sidéré, c’est abracadabresque. Voyons, polonnaise! J’ai dit a mon lecteur: Mais ils se foutent de nous, ces connards d’espagnols catalans espagnols!
[“Alors, mon cher Xir, ou Sa Majesté (comme c’est coutume, si tu veux), on te supplie que si possible la France fît la geste héroique et le geste généreux et permît quelque jour quelconque que le patois catalan espagnol figurât quelque part comme petite pseudolangue à mettre aussi au frontispice de quelque paperasse — la promesse suffirait — il n’en faut pas plus! Par example, là où l’on dit: La Commission Européenne bla-bla-bla, ça serais si gentil si (en lettre bien plus petite bien sûr!) l’on acceptât aussi de dire, en patois catalan espagnol: La Comissió Europea Estatueix Que… Et rien d’autre. Com tu vois en plus la moitié des mots sont déjà en français ou en espagnol... Et après... On continue avec des dialectes pas barbares, mon dieu, tu vois…!
“Mais avec ça, avec ce petit caca de rien, les putains de fils de pute addictes au patois, crois-moi, cher ami, leur orgasme durerait pendant des années…! Pas cher, quoi! On les gifle et ils disent: Merci, mon maître, s’il vous plait, et maintenant un peu plus!
“Pour quelques votes…, qu’est qu’il faut pas faire, n’est pas…? Les connards, très faciles a manier — même s’ils sont de sauvages, ils sont de sauvages inoffensifs. Enfin, cher ami, soit si gentil et bienséant de nous accorder ça en exchange de quoi nous nous autoproclamerons in aetatis aeresque aeternitatis aussi des très fidèles francophones!”]
—Mais ce quoi, tout ça…? C’est du patois…? Ça fait chier, mon pote. Patois: poison. A l’école déjà, l’on nous rappele ça tout-le-temps — patois: poison — et ils ont raison, mortdieu — personne qui n’ait empêché les hommes d’absorber ce poison de mauvais goût, n’est peut être que quelqun qu’il faut aussi sanctifier — comme ce crapule de polonnais patoisant romain, avec ses conneries et ses crimes, et habillé de sûrcroit en clown.
[“Que nous dévenions subitement francophones ça sera pour nous sûrement comme si l’oeuf de la seconde merveille ou second prix des dieux de la planète, et sans doute des globes interplanétaires, nous tombât a la gueule; la première étant bien sûr que nous fussions déjà hispanophones — hispanophones : c’est à dir, francophones du bon géneral Franco, ha-ha-ha, presque père donc de la francophonie et un second géneral Du-but, je veux dire, DeGaulle…!
“Bon, mon cher, rien de plus cette fois. Je te laisse, cher Xir, en disant comme nous les espagnols disons quand nous foutons aussi le camp: Ba-lla con di-ós con padre!
“Je vous baise la main.
“A vos ordres!
“À la prochaine!
“Pascal Magagal.
“P.S. Rappele-toi, cher Xir, de dire au moins une fois dans ta vie (on verra ça a la télé millions de fois après), au lieu du plus commun (et exact!) terme patois, le typique terme connard catalan, si tu viens jamais encore une fois nous voire pour nous dire que nous sommes acceptés à ta grande et sonore poitrine francophone. Les pauvres types du catalanisme espagnoliste à qui on doit de recueillir quelques votes supplémentaires ne demandent que ça.”]
—Jusqu’ici votre missive, cher Pascal. Je me suis retenu, mais…, voyons, qu’est que c’est que tout cette connerie! Vous vous foutez de moi a la fin, ou quoi…?
—Par example, au moment de vous congédier vous-même, je vois que vous m’appelez, par deux fois de suite, CON — c’est pas poli, voyons! Vous et votre morceau de zob de Monsieur de Merde ensemble, quelle couple de morpions fripons!
—Et baisez votre propre main. Moi on me baise pas. Suis baisé assez comme ça. En tout cas, c’est moi qui baise. Et j’ai baise déjà assez de gens, croyez-moi.
—Mais bon, allons à nos moutons.
—Vous les espagnols, qui (c’est proverbial!) parlez le français comme des vaches — quand même qu’un petit oiseau me chuchote que toi, cher Pascal, tu est une poule — une poule! — fameux!
—Houenc-houenc… Pardon que je ricane (que je ricanasse, connasse!) encore un peu. Car… Que vous êtes des pourris rigolos! Les cornes plus bêtes et grosses encore que celles d’un chariot élévateur a fourche! Et après en payant de la bière pour tout le monde…!
—Appelez le toubib à fêlures du trou du cul, que vous puez trop à la chiasse — une poule présidente des catalans espagnols! — ioupi, quelle trouvaille! — pas con! — bien mérité — quelle coincidence — cochon, et c’est amusant — quand même rien de bizarre, oké…?
—Mais, bon, qu’est que j’allais dire…? Quelque chose de…, comme vous le parlez mal, non…? Si, et l’écrivez encore pire — toi et ton Merde, Pascal, ma poule, écoute! Quelle vergogne pour la francophonie (c’est vrai, que quelques-uns auraient voulu que le boudin dégobillant s’appele peut-être degaullephonie, mais trop aurait été trop, mon pote, pas vrai…?) Mais enfin… Oui, vous, les espagnols catalans de la république monarchiste…, c’est comme déjà…? — comment appele t’on ce machin…? — la vulgarité…? — ah, pardon, la généralité espagnole de la Catalogne espagnole… — je comprends votre attachement à vos racines paysannes — le provicialisme est si sentimental, n’est pas…? — ah, le parfum du bled…! — la vase omniprésent, le fumier vomitif, les moustiques pendant qu’on godaille et même qu’on creve à se cramponner a la terre pour y faire ses nécessités: le labourage et l’enseveliment des pendus et des bêtes assassinés… Mais je divague en poète, mon ami.
—Seulement une dernière strophe encore plus inspirée…
—Les bouses des vaches, les chiures des putains des poules, ah, oui, les crottes de chien — cela va de soi, pas vrai, la poule…? Parfait quand t’on parle comme les cleps braient et aboient…! (Une petite facétie bon enfant, mon cher — l’esprit des français n’est pas moindre que celui des espagnols, comme tu vois!)
—Mon pauvre ami, mais pourquoi développer cette débilité, ce débile attachement à vos putains de racines à travers les patois…? — oh, pardon, le catalan espagnol, oh-là-là-là-là… — peine perdue cependant — c’est foutu des le commencement — du minable bidon — patois: poison, te dis-je — vous, la grande majorité des espagnols, qui, comme toi, veulent déraciner ce problème, vous, vous êtes trop bons, connards mais trop bons — nous les français ont a pas ce problème, avec ces patauds badauds qui pataugent dans les mares pourries du patois… — tous décédés — et les morts ni parlent ni aboient — ha!
—Demandez-vous, vous les espagnols, cher poulet… Croyez-moi — faites l’experience… — Imaginez-vous que le monde est un marché tout plein de verdures et des choses comme ça à vendre. Bon. Dites-moi — quel fruit serez vous — ou plutôt eux, pauvres godiches de catalans espagnols patoisants…?
—Des patates! Oui, de patates!
—Seules leurs feuilles sont dangereuses… Elles portent quoi…, du quoi…? Mais bon sang, parle plus fort…! [Mon lecteur s’appele aussi Léo...] Si, de la solanine!
—On peut permetre les ploucs encore de geindre et gazouiller avec çà et là de brins et brindilles pouilleuses, putain, de leur patois merdique; pauvre types penauds — pénible!
—Mais ça presque on se’n fiche… C’est rien, c’est presque coeur-fondant. Les pays, et tout cette connerie... Minables merdaillons (et merde-haillons) de merdouillard…
—Mais, alors, le lire, l’écrire…! Ah, mon pote, là tu perds ton tramway. Crois-moi, c’est criminel, c’est anarchique. Seuls les fous peuvent encore lire des feuilles de ce genre, des fous à lier… Empoisonneurs dangereux. Et qui veut rien à y foutre, avec des types comme ça — le mauvais virus virulent!
—Écoute un peu nos classiques, ma poule. “Pour éviter ces précipices d’anarchie brûlante que les cuistres fleurs patoisants qui les couvrent rendent plus dangereux, abandonnez, mes poules, la timidité et la délicatesse: mes poules, elles vous perdraient de par le précipice de la dissolution de la compatissant patrie…”
—Ici, on contrôle tout ça avec de la fermeté — main de fer, tu sais. A chaque foire ou librairie où il y a du patois à vendre, des deux clients au moins qu’on y voit, l’un d’eux est de la police. Et l’on a infiltré toutes les maisonnettes (plutôt des cabanes) d’édition — c’est pour ça que les patoisants ne publient que de la fiente. Pouah! — pas appétissant du tout!
—Enfin, cher ami, il faut pas s’en préoccuper par de trop non plus. On va pas nous contraindre à changer notre modus vivendi, ces quatre cons enfoirés — ils sont tous troués et contre-infectés avec de la bonne homéopathie, comme je viens de te l’apprendre.
—Fais-moi pas rire avec tes peurs accablants avec les espagnols tordus qui s’appelent sans honte catalans patoisants. Ils sont de fous acariâtres, peut-être, mais combien de canons ont ils, ouais…? Pauvres bougres. Où sont-ils leurs sous-marins atomiques…? Leurs avions bourrus de bombes…? Leurs armées de tortionnaires et leurs prisons…? (Ha-ha-ha!)
—Au contraire, leurs couilles caillent au premier frisson de trouille. Ils n’ont pas assez de… eh…? pour rien. Ici, cependant, ils sont des bons serviteurs de la patrie — bonnes bonnes à tout foutre, bons pompiers, bons flics (défenseurs du fric de leurs patrons), et bons éboueurs, bons ronds-de-cuir… Pas de couilles. Rien a voire avec les corses (tous armés, tous de mafiosi!), non plus avec les basques ( la vache! — les vaches originelles!), ni même pas avec les bretons (les bretons, ils sont capables de le faire, ils te fourrent une cigarette de dinamite au cul!).
—Les basques, les corses, les bretons… C’est peut-être leur putain de fanatisme chrétien… Les catalans ils n’y croient, ni à ça ni à rien… Et celui qui ne croit en rien dévient un lâche, alas. (Ha-ha, même que votre chanteur catalan espagnol, on me dit qu’on le connais par ce nom de lâche: Luisss… Lâche, n’est pas…?) Mais c’est vrai… Ceux qui croient pas en l’après-mort (l’ultratombe!) veulent pas tomber morts!
—Alas, je vous comprends, mes chers amis. De tous les espagnols, les catalans espagnols (à part leur horrible patois) sont ceux qui je trouve les plus proches. Il faut, je crois, peut-être ne pas mourir. Je parie qu’il n’y a au monde de plus pressant problème a résoudre. A ça, donc — et pas a tristes foutaises et merdiers sans intérêt — faut-il dédier notre vie… Cher poule, oui, tu as raison… Par la francophonie a l’immortalité!
—P.S.
—“Ponds des oeufs, ma poule / Ponds des oeufs marrons…!” Ah, elles me hantent une fois de plus les belles chansons de mon enfance… Quelle merveille de retour a la fontaine de mon être français et francisant… Telle jalousie dois-je faire croître au coeur des pauvres cons sans patrie…
—Et aussi quel miracle, pour toi et les vôtres, ma poule! Vous serez a la fin bilingues! Bravo pour vous tous, catalans espagnols! Vous parlerez espagnol et français. Encore mieux: Français et espagnol! Quelle conquête, mon cher! Moi (et toi aussi ici) à l’Histoire pour toujours!
—Aussi pour ça, reçois, mon cher, les sentiments les plus etc...
—Aie pas peur, ma poule! On se reverra!
opi rai:
l'ensopit:
- Eleuteri Qrim
- Under the speckled canopy / Where, along the autumnal whisper / Of fair weather, I walked, / The enkindled persimmon, / And then the flaming chestnut, / The imploded acorn, fell… /.../.../ My eyes, and nose, and ears, / And tongue, and skin, in joy / Praised such fragile perfection. .../.../